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Paul, je m'appelle Paul de Lorenzo Cecchi

Raconte moi ton histoire, Paul.


Lors du salon du livre de Mons en Belgique, mon compagnon tenait à rencontrer Lorenzo Cecchi et par la même occasion : acheter son dernier roman. L'auteur est un personnage, nous avons passé un bon moment en sa compagnie. De retour, la couverture me plaisait beaucoup, ainsi que le résumé. Je décidai donc de le lire pendant mes vacances de Février.


Résumé : Le livre raconte l'histoire d'un homme. Connu en Belgique sous le surnom de "VDB" il raconte sa vie à Jean Luc Jandrain, un journaliste. Pourquoi ? Un roman non biographique, une histoire captivante écrite par l'auteur avec juste son imagination.


Mon avis : Au début du livre, un homme se présente : André Aubert, peintre. Il contacte un journaliste Jean Luc Jandrain. Il lui propose une forte somme d'argent contre une critique dans son journal concernant son travail. Il lui reste 6 mois à vivre.

L'ambiance est très polar. Atmosphère sombre, questions, l'auteur m'emporte. Lors de la rencontre, les deux hommes s'observent, se méfient puis c'est la révélation. Un secret de famille. La vraie identité de ce peintre. En quelques minutes s'établissent les raisons de ce roman. Une histoire, l'histoire de VDB : homme politique belge faisant souvent l'actualité belge. Lorenzo Ciecchi ne raconte pas son histoire mais une histoire, celle qu'il se permet d'imaginer. Alors, à deux, le journaliste et Paul (il s'appelle Paul) décident de narrer la vie de cet homme.

J'ai très bien retrouvé l'univers des deux hommes, un chapitre "Je" pour Paul, un chapitre "Il" pour le journaliste. Une communion, une confession de l'un à l'autre et de l'autre au lecteur. Un drame familial, 4 morts, un rescapé : Paul, enfant. Que s'est-il passé cette nuit là ? Un accident ? Un meurtre?


Le garçonnet est là, sur la voie de chemin de fer, étendu. Le train va bientôt passer, Monique le sait. Elle trépigne. Tu vas te faire écrabouiller ! La petite tire sur la veste de son pyjama. Elle n'arrive pas à le faire bouger d'un millimètre. Il est trop lourd, elle est trop faible. La panique la fait pleurer. Elle enrage aussi. Tu vas mourir !


Paul est placé chez sa tante Armelle à Liège. Il y grandit, entouré de jeunes femmes qui louent leurs services à des messieurs. Sa tante à la main un peu légère sur le petit garçon. Pourtant, l'auteur n'en fait pas une victime, c'est un petit gars ! Et les petits gars ne rechignent pas, ne se plaignent pas. Les baffes ça s'encaissent , le meilleur reste les petits secrets et les petits jeux que l'on ne s'interdit pas.


Je me suis remis à causer voilà deux ans en fin de sixième. Maman est venue me voir en rêve et m'a dit que je pouvais énoncer autre chose que mon prénom, maintenant qu'elle était certaine de me savoir en sécurité même si sa soeur buvait beaucoup, mais elle n'avait pas d'autre frangine à m'offrir.


Le roman est en deux parties. La première se termine lorsque Paul devient un homme. Dans la seconde, l'auteur raconte la position professionnelle de Paul, ses projets, ses envies, sa vie amoureuse. Il parle aisément de l'adultère, de l'homosexualité. Lorenzo Cecchi évoque des sentiments, non de statuts même s'il aborde le regard des autres.

J'assiste à un tête à tête poignant entre les deux hommes. L'un est près de la mort, l'autre cherche à lui faire admettre qu'il n'est pas un vieil homme mourant, réduit et affaibli par une vie qu'il a subi. Il a été une carrure, un homme avec une prestance, naviguant quelquefois dans l'égocentrisme et forgé dans le personnage qu'il s'était créé.


L'inaction, l'oisiveté dans laquelle te maintient ta prison te rend mélancolique. Cela ne te vaut rien. Remonter le temps, te souvenir du passé, ce n'est pas ton truc, cela ne l'a jamais été. D'ailleurs, tu le constates, les souvenirs qui viennent te hanter aujourd'hui, Paul, t'apparaissent flous. Tu ne revois même plus la binette de Luigi. Il est vrai que tu les a peu appelés, tes souvenirs, au cours de ton existence ; la mémoire grince si on n'ouvre pas sa porte régulièrement.


Puis, Paul raconte un souvenir, après une ultime révélation, Jean Luc mettra le mot de la fin.


Ma conclusion : Un très bon livre, une histoire jonglant entre imaginaire et une certaine vérité. Laquelle ? Celle d'un homme, d'un parcours ou d'un personnage ?

Allez savoir! je pense que Lorenzo Cecchi a glissé quelques pensées, quelques idées sur la vie et son expérience. Il raconte et balance un itinéraire parce qu'en somme tout à un début et une fin.


Ma note : 5/5


Pour se procurer le livre c'est par ici

Le Facebook de l'auteur c'est ici


Mes questions à l'auteur :


Quand avez vous commencé ce roman?

J'ai commencé à écrire "Paul, je m'appelle Paul" en 2017.


Combien de temps lui avez vous consacré?

Je lui ai consacré un an.


Une anecdote sur ce roman?

Ai-je une anecdote pour ce roman ? Pas vraiment, si ce n'est le déclencheur : un fait divers où toute une famille est victime d'une intoxication au co2, mésaventure qui a failli arriver à la mienne lorsque j'étais enfant, nous en avons réchappé par miracle.


Avez vous un regret pour ce roman?

Un regret ? Oui, que le roman n'ait pas eu la diffusion que, selon moi, il mérite par son originalité (mais je suis évidemment partial), tous les auteurs regrettent de ne pas exploser les ventes et être lus par le plus grand nombre, leur bébé étant le plus beau du monde.


Quels sont vos projets?

Projet: finir la deuxième partie de "Faux témoignages", des chroniques de 1974 à 2019 et aussi, après la sortie récente (mi-février 2020) de "Protection rapprochée", de terminer un autre recueil de nouvelles, genre que j'affectionne mais qui malheureusement n'a pas la cote en francophonie. Merci pour l'intérêt que vous me portez, que quelques lecteurs de plus viennent se joindre à mes habituels grâce à vous. Je vous embrasse, Lorenzo.


Je remercie l'auteur qui a pris le temps de répondre à mes questions.


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