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Les oiseaux chanteurs de Christy Lefteri

Une nouvelle lecture : « Les oiseaux chanteurs » publié le 6 mai 2022 aux éditions Seuil.

J’ai découvert Christy Leftery lors de la précédente parution de son roman :

« L’apiculteur d’Alep ».

Aujourd’hui, c’est avec un partenariat avec Babelio que j’ai reçu ce nouveau roman.


L’auteure a confirmé son style. Sa plume est poétique et retrace une histoire fictionnelle ou pas dans le but d’engager un débat. Dans ce livre, le sujet parle du trafic humain et du braconnage.

Chypre 2016, Pétra est inquiète, car la nourrice de sa fille n’est pas rentrée. Nisha ! Où est-elle ? Pourquoi n’est-elle pas à son poste ce matin ?

Yiannis, l’attend lui aussi, son amour, son amant, son compagnon, son ami.


Nisha a quitté son pays afin d’aider sa famille et surtout sa fille. Cette jeune femme a fait ses valises après le décès de son mari. Le travail se trouvait là-bas. Si loin des siens. Si loin de sa terre. Il y a des renoncements à faire pour vivre, dirions-nous même : survivre. Le plan du sacrifice pour le bien de l’autre. Elle perd tout afin de gagner une vie convenable pour son bébé, son enfant, cette future femme qui devrait avoir le choix de mener son existence.

Nisha se retrouve bloquée entre deux réalités. Vie professionnelle et vie affective, tout semble si parallèle. Son cœur est ailleurs. Son corps est dévoué à Pétra et à sa fille, paumées elles aussi, à la suite du décès du mari. Se trouver un chemin, un but, une façon de vivre acceptablement pour la rendre respectable. Elles s’admettent, elles ignorent la trace de l’une et de l’autre. Continuer à exister, c’est ainsi : ranger le passé.


Et pourtant, Nisha se raconte à travers les yeux de Pétra, dans la mémoire de Yiannis. Le devoir, l’amitié, l’amour… On peut tant laisser derrière son passage, partout, partout autour de nous, partout dans l’ombre de nous.

Une quête de l'histoire afin de comprendre l’erreur, le trou, l’absence.

L’être humain, les animaux : est-ce que tout est à vendre ou à acheter ?

Le choix de partir n’est pas toujours celui d’être libre. On se prend dans les filets du pays qui pense que les êtres sont de passage. Les attraper, les coincer, les tuer ou les laisser s’éloigner. Ils n’existent pour personne ici, sinon dans une région qui semble mythique. Cette vie peut-elle être envisageable ailleurs que sur sa propre terre, sa ville ou son quartier. S’ils ont renoncé, c’est qu’ils n’ont rien à perdre. Et pourtant…


Vivre ensemble dans une société où chacun apporte à l’autre, chacun attend de l’autre. Sans vivre dans le partage, que reste-t-il sinon l’esclavage et l’offrande ? Se donner, s’offrir, se faire voler, s’arracher à la vie parce que l’on se dit que c’est un service, c’est une normalité. Aider tout en prenant. Subtiliser le futur tout en niant le passé. C’est plus facile. Pas de conscience, l’obligation humaine est un enchantement du mensonge de la tolérance. L’on pense tellement qu’aider c’est offrir. On se rassure dans une normalité linéaire trop choisie, car c’est faux.

Des femmes et des hommes partent à la découverte d’un lendemain meilleur sans que cela reste personnel parce qu’il englobe son passé, sa famille, son caractère pour l’accorder à l’autre.


Je suis une femme, un homme, un animal. Je cherche la destinée, la sécurité, l’amour, le réconfort. Je trouve l’hostilité du territoire. Tout un monde déchiré par nationalité, couleurs de peaux, croyances, par le langage ou le silence. Le nouveau-né crie sa présence. Où a-t-il le droit de vivre ?


Solliciter et retrouver l’humanité, c’est un peu le thème du livre. Quel droit avons-nous sur l’autre ? Quel droit avons-nous sur cette terre ? Nous tournons dans un système où quelquefois, quelque part, nous avons oublié que la roue ne fonctionne pas indéfiniment. Alors, quoi laisser de nous, de moi, de toi ? Devons-nous réellement penser que tout nous revient tandis que forcément nous perdrons tout. Qui sommes-nous ? Qui es-tu ?




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