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La disparue de l'île Monsin d'Armel Job

"Intercepter l'ombre d'un(e) autre."


Heureuse qu'Armel Job me fasse à nouveau confiance. J' ai lu "La disparue de l'île Monsin". Je sais que lire Armel Job, c'est s'immerger dans une ville, une famille, plusieurs histoires. Où allait-il me mener ?


Résumé : Janvier 2012, en Belgique, alors que tout le pays se passionne pour le concours musical Reine Élisabeth, Éva disparaît.


Mon avis : Au début du roman, Armel Job donne le ton du livre. Musique ! Toute la Belgique est passionnée par le concours du prix de la reine Élisabeth. Entendre la voix, couper le son. Aller à son rythme, la vie est-elle un refrain ?

Je rencontre l'abbé Wallenborn, Jordan, Helga, Wolf, Lipsky...

Est-ce que toutes ces personnes connaissent Éva ? Non. Pourtant, son prénom se répand dans les conversations, dans les interrogations.

Éva a disparu depuis le 25 Janvier 2012. A trente-deux ans, peut-on disparaître par choix ? Difficile à croire. Le 6 Février 2012, l'avis de recherche apparaît sur les écrans de télévision. Pris entre angoisses, remords, inquiétudes, chacun mène sa barque. Disparaître sur un pont, un train fantôme, une destination inconnue. On l'a croisée, on lui a parlé, tout est suspect. Profiter de l'innocence d’Éva, est-ce de l'amour, juste de la compassion ? Des fleurs, de l'attention, des minutes volées, la jeune fille peut-elle faire confiance ? Peut-elle pardonner ? Peut-elle être libre tout en se sentant noyée dans la routine et les souvenirs d'un passé qui suffoque ?


"Au même moment, l'amour que Jean portait à Helga, réduit depuis longtemps à la portion conjugale, avait peu à peu achevé de se consumer, comme si ce n'était plus la peine de l'entretenir, vu que leur devoir de parents touchait à sa fin. La courtoisie résignée qu'ils avaient encore observée pendant quelques temps, avant que Jean ne plie bagage, n'avait-elle pas fini par aseptiser l'atmosphère de la maison entière au point d'y étouffer toute espèce d'amour ? La joie est parfois contagieuse, la tristesse toujours."


L'enquêteur est jeune, sa vocation est de découvrir, chercher, trouver. A n'importe quel prix ? Peut-être ! La frénésie de mettre un suspect sous les verrous, l'emporte sur l'empathie.

La famille pensait qu’Éva s'était perdue mais ils réalisent que chacun est responsable de la distance installée depuis plusieurs années.


"Quand il ressortit par la porte de la cuisine, la lune s'était levée. Elle répandait sa lueur terne sur la neige déjà fatiguée qui ondoyait mollement sur la pelouse. Au bout du jardin, elle allumait les carreaux de la cabane à outils et faisait luire faiblement les tubes métalliques de la balançoire. Le décor de son enfance. Il remarqua que le siège de gauche de la balançoire ne tenait plus qu'à une chaîne et pendait à la verticale."


Ma conclusion : Ce livre évoque la disparition. La disparition de sentiments, la disparition de l'autre, la disparition de souvenirs, la disparition de sa propre dignité ou du sentiment d'exister. Alors, on cherche un coupable, un pardon, une échappatoire ou surement le respect vis à vis de l'autre. Transgresser l'habitude pour se rapprocher, survivre ou se subsister, s'efforcer d'être une nouvelle personne avant que tout tombe à l'eau.



Ma note : 5/5

Pour se procurer le livre c'est ici




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